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Bill Gates, le virus, et le combat pour vacciner la planète

À ce jour, seulement $3,6 milliards ont été levés pour financer la recherche, la fabrication de vaccins et les aides à destination des pays pauvres. AstraZeneca, l’une des trois compagnies qui se sont engagées à livrer des vaccins dans le cadre de l’initiative, a annoncé cette semaine des résultats prometteurs. D’autre part, assurer les milliards de doses nécessaires, rapidement et à un prix abordable, pourrait s’avérer difficile, car les États-Unis et d’autres pays riches ont signé des accords séparés pour réserver des vaccins à leurs propres citoyens.

Ces derniers mois, M. Gates, qui souligne qu’il n’est que l’un des protagonistes de cette bataille, a organisé des tables rondes virtuelles avec des cadres de compagnies pharmaceutiques. Il a démarché des chefs d’État pour leur soutirer des promesses de financement : en une semaine, avec sa femme Melinda Gates, co-présidente de la Fondation, il s’est entretenu avec le président français Emmanuel Macron, la chancelière allemande Angela Merkel, la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen, et le prince héritier d’Abou Dabi Mohammed ben Zayed.

À Washington, il a eu des échanges réguliers avec le Dr Anthony Fauci, immunologue de renom et un collaborateur de longue date pour des campagnes de vaccination. Il a parlé avec le sénateur américain Mitch McConnell, un rescapé de la polio qui soutient les programmes d’éradication de la polio et d’autres maladies infectieuses. Et pour aider au recrutement de personnel pour cette campagne de vaccination, sa fondation s’est également attaché, pour des millions de dollars, les services de la société de conseil McKinsey & Company.

“Certains diront ‘Pourquoi lui ?’’‘ remarque le Dr Ariel Pablos-Méndez, ancien directeur de la gestion des connaissances à l’OMS. “Il a l’aura. Il a les moyens. Il se sent concerné. Il y a beaucoup de gens qui s’investissent, mais pas à l’échelle de Gates.”

Si cette initiative, portée par la fortune et l’intérêt de M. Gates, contribue à protéger les plus pauvres d’un virus qui a déjà tué plus de 1,3 millions de personnes à l’échelle mondiale, elle confirmera ses choix stratégiques en matière de philanthropie, comme par exemple les subventions directes aux compagnies pharmaceutiques.

Si l’initiative échoue, en revanche, les appels à une approche plus radicale pourraient s’intensifier.

Avec la pandémie, certains militants et des autorités de santé publique soutiennent que les fabricants de vaccins, dont beaucoup ont bénéficié d’un financement sans précédent, devraient être contraints de partager leurs découvertes, leurs données et leur savoir-faire pour maximiser la production. L’Inde et l’Afrique du Sud, par exemple, militent pour que les droits de propriété intellectuelle touchant au virus soient suspendus.



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